Heinrich

(Extraits d’un poème-roman en vers, écrit en 1997… j’avais 20 ans, ça délirait sec 🙂 )

 

La route est longue et part en conjectures
la perspective est longue je ne vois que voitures
le tout-premier Premier Janvier à l’âge tellement pur
l’Hiver est loin mais proche je ne vois d’engelures –

Les hautes tours cachent les supernovae,
les désirants pécheurs contrits calculent,
déclamant des rosa rosae
que nos chances de survie reculent.

Capitaines d’industrie sur des chevaux de fer
vous voulûtes de l’argent faire de l’or jusqu’au bord –
ici les saisons prennent des quartiers divers
de lunes amères, qui font leur contrition dans les quartiers nord.

Il y en eut qui mourront sous des doubles vitrages
mous ou durs alléchés jusques à la bordure,
l’œil sur la rue collant leur langue pour des âges
entiers ou écrémés, crevant d’envie et endurant froidure.

Rompus à l’exercice de plaisiretés splendides,
les Hommes hommes et Hommes femmes, de travers
la bouche blanche, et parfois en blouse blanche, tranxènes et dilaudides
avalent, et font fendre leur âme à la hache myriagone.

Well, bien sûr. Jolis domaines. Une symétrie axiale
doucement apposée de fenêtres fractales
réfracte l’harmonie sur le soir qui détale
des bagnoles de cent chevaux, hypothétiques symptômes.

On vit encore ; nos désirs sont de l’ordre
de : cracher en l’air sur la voie spirituelle,
miam-miam de femmes mordre en la vie et mordre
tout simplement. Feuilles mortes qui manquent à l’appel.

Maintenant les plantes sont dans les villes sous forme de
poumons de chlorophylle palmiers d’appartement,
les roses en sortent et font des choses et forment de
jolis lits de pudeur pour les nuits des amants

où fragiles montent en sève les rats circulatoires
(près des blattes fraternelles, au soleil, qui pourrissent)
poussent aussi des herbes aux carrefours giratoires
(les neiges éternelles en cette époque se glissent).

y’a pas de secret; ou il y en a dans les lumières
nouvellement créées d’Urbis, hystériques soleils grecs,
seules lampes éclairantes dans le désastre en verre
dans les débris chez qui je vis, et beurk

beurk mon Seigneur parmi les façades je te vise
auprès d’un polygone impervers les Putains
& Possibilités désexistentialisent
avec des pommes des alcools et du vin.

Celui qui a l’idée de prendre les trottoirs
– un rédempteur habile, un fils de lémurien –
pour une Nature aveugle et nue au désespoir
est un jeune mammifère & mystique citadin.

L’herbe crie dans les grands taureaux, du voyage,
les mares se mirent dans les oiseaux, pastoureaux,
gardez les bêtes des souvenirs tournant, avant l’âge,
à vingt-quatre ans en ravissements mentaux ; héros

enlevés, déployés, ploient les feuilles des navets
les bateaux – enlevés, déployés, les malades
de ce jour en cette heure, vingt-quatre heures nouvelles-nées,
organiseront peut-être les ballades, les noyades

tandis que les bougies, elles, sont emmenées
vers le ciel noir et blanc doucement évanoui,
et pour quelles relations sans noyau, sans noyé
en quel tout autre ciel qui luit ?… Oui ?…

Quand on divague près d’un cnal
après un jour de joie banale
j’y trouve une métaphore dévote:
comme quand ses visqueux morts avalent
votre glotte.

 

***

 

On qualifie d’irresponsable
un homme et son château de sable ;
que dire d’un homme qui a perdu
l’instrument de… sinon qu’il est pendable…
et perdu.

Les portes de l’univers béantes
veulent que des où sont-elles je chante
flambants en ma crainte majeure
vos soupçons sur possible qu’il mente
me font peur.

Comment partir dans l’en aller
le sang la peau salée
et en sueur donc
– sans bouger onc ?

Et cependant certes je pars
et cet air-ci agit comme drogue
on hésite à parler des phares
pris dans les tristes yeux des Dogues.

 

***

 

L’homme est né en été dans une gare routière
toute de verre et d’acier; 5 km à l’heure
suffisent pour raconter son histoire musculaire.
La gare est cathédrale. L’homme a depuis problèmes moteurs.

Dans la rocade du paysage, fleurissent les fleurs;
pourrissent les mœurs des sédentaires;
leur squelette est de cire, mais au fond du cœur leur
rocade est cathédrale; à cette absurdité, langueur.

Ici, il fait beau, non; affriolants bocages
tout à fait stables : vivez sur des trépieds
sagement assis au bord; stagnation en partage,
Iles & Trésoreries, ici : à eux mes amitiés;

Mais je ne pars pas, dit le loup, qui mate sur la montagne
les pèlerins passifs, les pèlerins actifs ;
mon ventre c’est mon bagne,
lâcher tout là, vous êtes poussifs;

combats contre & dans l’air la coccinelle gagne
nos rangs, cela indi-viduali-ste rend
d’avoir de partir devoir; la mort nous accompagne :
prends ça dans l’ crâne, Heinrich, et ça dans la vie prends.

Car il s’agit toujours de cela; bon, les schémas
aujourd’hui sont physiques, mais d’une façon métaphorique,
je crois que l’on pourra comprendre ça
avec un peu de sens et de gas-oil critique.

Bougie brûle ou gomme laisse, soit non-trace, ou soit trace,
je pense que la route le détour vaut caresse,
attention. Je ne possède ni épée thrace
ni loi morale, et c’est pourquoi quelle détresse.

Ses feux brillent dans les interstices des nuits d’été
qui s’ouvrent à son appel ; à peine en conçoit-on l’écume
(aux lèvres je veux dire qui décrivent un trajet
du cerveau vers la ville) qu’aussitôt ces dernières s’allument.

Les autres phares trouvent eux aussi des places
entre le tiges des branchages, pour luire ;
moi mon problème est différent, salace :
quelle lumière faire pour vers Lactée partir !? Lumière d’été, destin de glace ?

Oh ! Mais que vois-je !?! Il en est qui s’allument pour l’Homme
trois semblances de pulsars ou bien quasi-quasars
(ou clignotants). Il est temps de redresser l’Homme !
Seigneur! Il se fait tard ! Il est si tard ! On est trop tard !

Ou l’on suffoque ou l’on se noie
face à eux comme la vie est folle !…
Demain midi c’est petits pois
va falloir chauffer la casserole !

A Byzance est la byzontine
que l’on contente à coups de pine;
A Besançon, les byzantines…
Toute leur langueur me guillotine.

Elles ne vont pas laisser gratuit
l’organe de la Bonté les mettre :
c’est comme pour le vin et la pluie,
le vin coule moins, on doit l’admettre !

 

***
Heinrich est mon nom, mon nom mon emblème
et mon corps étranger équationné marqué
oh oh oh oh oh – mon nom mon emblème
prévoit pour ce soir une sortie remarquée…

De loin, on en voit les plaques. L’atroce lumière blanche
a sur les imbéciles papillons-voyageurs
que sommes, de début lundi à début dimanche
quelque influence fascinante et pleine d’horreur.

Je vous demande pardon ? Je vous pardonne, j’étais
pris là-dedans comme en une spirale folle, d’acier
trempé ; on fait cinquante-cinquante, allez, ok,
entre seigneur et rien il faudrait pas perdre pied
Orgueil, tu n’es qu’orgueil, connard,
carence en légitimité
comblée par possession de lard
et de façades larges-vitrées.

Rapport au monde est joliment
dégradé et fangeux cet été ;
prends-tu plus soin de toi avant
qu’après avoir Gott rejeté ?

Orgueil, tu n’es qu’orgueil, mignard,
ivre en un triste café vide
il faudrait te montrer le soir
ta propre peau morte livide !

On se suffit de Godemiché
plaisir ça va, nourrir la chair
z’allez quand même pas m’empêcher
d’avoir des trous finalitaires !

Mais non mais non.
Heinrich est là, il faut qu’il sauve –
mais n’en déplaise à mon action
– s’il ne coule plus que du sang mauve :
Carence en légitimation.

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