Li Po (Li Bai) – L’Exilé du Ciel

Quelques poèmes magnifiques du poète Li Po, ou Li Bai, en chinois 李白, VIIIè siècle, dynastie Tang.


Si la vie en ce monde est un grand songe,
A quoi bon la gâcher en se donnant du mal ?
Aussi pour moi tout le jour je suis ivre,
Et me couche effondré au pilier de la porte.


Devant mon lit clarté lunaire,
Est-ce du givre couvrant la terre ?
Tête levée, je regarde la lune;
Yeux baissés songe au sol natal.


Devant le vin, le soir m’a surpris;
Les fleurs tombées couvrent ma robe.
Ivre, je poursuis la lune dans l’eau;
S’éloignent les oiseaux, se dispersent les hommes.


Si le ciel n’aimait pas le vin,
– Il n’y aurait pas d’étoiles de vin au ciel.


Ce rayon si clair au pied de mon lit,
– Serait-ce déjà le gel?
– Me soulevant, j’ai regardé;
c’était le clair de lune.
– Et retombant, j’ai pensé soudain à ma maison.


Oui, je suis ivre, je le sais ;
– Allons, des verres, des coupes, je boirai encore!
– Cent ans contiennent trente-six mille cinq cents jours,
– Puissé-je vider chaque jour trois cents verres!

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