Kidnapping d’un junkie

Kidnapping d'un junkie

Présentation

Fin 2004 le magazine littéraire Le Matricule des Anges pour qui j’avais écrit des articles critiques pendant 2 ans me commanda un feuilleton mensuel pour toute l’année 2005.
Sur une idée empruntée au grand romancier américain Don DeLillo dans son roman Cosmopolis, « Et le rat devint l’unité monétaire », s’élabore une intrigue échevelée et rocambolesque à souhait.
Le décor témoigne au lecteur-enquêteur qu’un cadavre vient d’être offert en cadeau par un chien, Lars, à sa maîtresse, secrétaire dans une banque et lesbienne nécrophile à ses heures.
Horreur : le cadavre est la DRH de cette banque.
Effroi : elle se réveille. Que lui est-il arrivé ?
La DRH a été assassinée par le PDG qui a dévalisé sa propre banque en cambriolant le junkie qui squattait en bas.
Le junkie ? Oui, parce qu’un mystérieux théoricien économique rebelle, le Céphalopode, grâce à un faux en écriture, a redéfini la monnaie sur la seule valeur qui tienne : l’homme. L’homme le plus sûr pour cacher la totalité de la valeur, est cette loque sans valeur qui fume des joints au pied de l’édifice financier.
DRH, secrétaire et chien se liguent pour mener l’enquête et retrouver PDG et junkie.
Chassé-croisé, cours après moi que je t’attrape, le junkie défoncé kidnappe son directeur, mais le rend aussitôt, ne trouvant rien à en faire, et sans fuir, s’enfuit.
Il est lui-même en proie à un kidnapping intérieur : un poulpe a dévoré son cerveau.
C’est lui, le Céphalopode. C’est lui, la valeur.
Il éclot, casse le crâne, et retourne d’où il vient, dans les profondeurs abyssales de la mer.

Épisodes

1. La scène 3D du crime
(Interview du décor)

2. Une amie vient gésir à la maison
(L’imminence du moment arrive toujours quelque part)

3. Nous ne violons pas les lois
(car elles sont consentantes)

4. Un tox devint l’unité monétaire
(Il existe une crise des valeurs telle que AAAAHHHHHHHHH !!!!!)

5. Toxville
(Ses forêts, ses hantises, ses jaillissements)

6. Complètement fourbe !
(Voici le nom de l’enfance où j’ai grandi : Jamais)

7. Se rendre à l’évidence
(Quand l’ordre rentrera dans tout !)

8. Une tête huit pieds
(Le chiffre de la bête est 888…)

9. Kidnapping d’une jeune fille
(Une bulle spéculative – elle crève)

10. Calcul des profits et des pertes
(La danse d’amour du diabolique Docteur Furbus !)

Kidnapping d’un junkie, c’est donc :

  • Un style à damner un stylisticien
  • Une intrigue invertébrée et tirée par des chevaux
  • Un traité d’économie de l’inconscient qui préconise de faire sans quand on ne peut pas faire avec
  • De l’herbe à en faire pâlir une pelouse
  • Un programme méthodique pour rendre fourbe en dix leçons
  • Le mélange explosif mouillé entre le cinéma caméra bougée de Lars Von Trier, le slam, et la tradition rocambolesque,
  • La traduction en verlan du renversement nietzschéen des valeurs
  • Ecrit en 2005, le pressentiment banlieusard et visionnaire de la crise 2008-2012 !!!

Note : l’illustration de couverture est signée Olivier Roller. Elle fait partie des illustrations originales, une par épisode, de la première publication de ce texte dans Le Matricule des Anges. Merci à lui pour son autorisation de reproduction, je vous recommande son site, il fait des photos magnifiques !

Kidnapping-dun-junkie

 

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *