Légalisation morale des émotions négatives

Attention, info, la loi morale a changé, voici la nouvelle loi.

Toutes les émotions sont utiles.

Ce n’est pas la peine de les réprimer.

On juge la vie aux émotions qu’elle nous donne.

Une bonne vie va avec de bonnes émotions.

De bonnes émotions ce sont des émotions saines, utiles, intenses, riches.

Toutes les émotions qui expriment un besoin sont bonnes.

Le besoin de se montrer comme le besoin de se cacher sont tout autant respectables, associés à des émotions – ici le plaisir exhib et la pudeur.

La peur est bonne quand elle est utile à nous protéger d’un danger, d’une menace, d’un risque. Elle est mauvaise quand elle empêche d’autres émotions de s’exprimer, en envahissant, monopolisant le champ émotionnel, et quand elle est causée par des stimuli qui sont de faux positifs.

La colère et la haine sont bonnes pour rejeter le monde extérieur si on en ressent une forte menace. Elles déchargent une tension, et engendrent une satisfaction identitaire et narcissique car en haïssant autrui on affirme le caractère meilleur de ses propres choix, attitudes, valeurs, émotions. On gagne nos combats par la bonne colère. Elles sont mauvaises quand elles se réalisent en normes sociales et dispositifs physiques, quand elles s’éternisent ou s’incorporent comme des kystes ou se développent comme des cancers, au corps physique ou au corps social – la mauvaise colère et la mauvaise haine finissent par génocider l’humanité, et personne ne peut accepter une telle émotion – ce sont les seules qu’il faille réprimer en soi-même.

Le mépris est bon car il nous préserve de ce qui est mauvais pour nous – comme l’animal qui renifle un poison ou commence à mâcher une baie toxique au goût âcre et a un réflexe de nausée.

La tristesse est une manière d’aimer ce qu’on a perdu ou ce qui meurt ou souffre. Elle est bonne car il est bon d’aimer. Elle est mauvaise quand elle empêche de retourner aimer en réalité.

La honte et la culpabilité nous signalent nos erreurs. Ces soeurs pénibles sont détestables dans la mesure où le sont nos horreurs.

Le désespoir nous signale qu’on va ou qu’on veut mourir. Si on souffre beaucoup, c’est consolateur. Cependant à hautes doses c’est vraiment toxique, faut s’en méfier à un moment, et changer de phase, repasser à l’action en mobilisant les émotions positives de désir, d’envie, d’imagination etc.

Voilà, donc c’est déclaré, et ça vaut universellement, pour tout le monde, sur tous les médias d’expression présents et à venir.

 

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