MINOU PRESIDENT

(poème d’auto-défense anti-citoyenne)

Si je devais choisir à qui confier ma vie,

entre un chaton et un citoyen français,

je choisirais le chaton.

Parce que,

  • j’ai jamais vu un chaton organiser des pollutions nucléaires ‘négligeables’ sur 200 000 ans après sa mort, 
  • ni planifier des génocides dans les maisons voisines et n’y laisser que des cendres de chatons et de l’herbe qui repousse sur des miaous qui rouillent, 
  • ni crever en masse sur Téléchats d’une cruelle pénurie de Whiskas ou de souris sous le regard compassionnel de millions d’autres chats, qui ont déjà trop d’amis à fouetter,
  • ni se mettre à ronronner et miauler de joie quand un autre chaton se fait décapiter comme une merde, pour une connerie, devant tous les autres chats du village (même s’il est vrai que ce chaton a vraiment fait une connerie, genre essayer de se choper la queue ou de se lécher la chatte),
  • ni même causer par les excentricités de sa seule espèce la 6è extinction biologique planètaire, comme si ce chaton s’était soudain pris pour une comète psychopathe fonçant en plein délire vers la terre pour y annihiler toute forme de vie.

Et donc, je dirais, si certes ça va me coûter un peu

  • d’entretenir ce chaton à la présidence des affaires pendant toute la durée de mon existence,
  • de le réélire encore et encore toujours à la même place à son bureau – qui était autrefois le mien !! alors que c’est ma baraque à la base et pas la sienne !! -,
  • de le laisser à loisir, exactement quand ça lui chante en faisant comme s’il était déjà élu d’avance, ronronner contre mes genoux, renifler ma bouffe, becqueter mon shit, niquer mes murs, jouer dans ma vie comme si c’était la sienne, me prendre pour sa mère, me guetter derrière la porte alors que je sais qu’il est planqué, me traquer comme si j’étais son gibier, et malgré tout cela, comme si c’était déjà pas assez cher payé, le caresser encore et toujours avec amour dans le sens du poil, eh bien…

je dirais qu’à la limite, au point où j’en suis, j’en suis plus à trois croquettes près.

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