Croissance infinie jusqu’à destruction totale de la vie sur terre

Ils n’ont que ce mot à la bouche dans tous les pays occidentaux et occidentalisés. Stimuler la croissance. Relancer la croissance. -0,3% de croissance, +3% de croissance. Ils ne croient qu’en un seul horizon économique, une croissance infinie partout et toujours.

Ils ont été formés dans ce qu’ils appellent les « meilleures écoles », en France l’ENA, Polytechnique, Sciences Po, HEC et toutes les autres saloperies dans le genre ; aux Etats-Unis dans les écoles de l’Ivy League – Harvard, Yale, Princeton, Stanford, Columbia – au Royaume-Uni à Oxford et Cambridge, etc etc. Ils sont censés, d’après leurs propres déclarations et leurs propres croyances, représenter l’élite intellectuelle et rationnelle de leurs nations respectives. Et tous, quasiment, sont unanimes, tous les pays ont besoin de plus de croissance. Ils font campagne sur des programmes de croissance en critiquant le manque de politique de croissance de leurs opposants. Une fois au pouvoir,  ils appliquent des programmes d’austérité en vue de rétablir la croissance, ou des programmes de croissance pour favoriser la croissance. On aurait envie de leur donner de force des médicaments anti-psychotiques, ou de les empêcher de fumer du crack à longueur de journées.

Depuis 40 ans, la crise écologique est devenue une réalité tangible, prouvée par les sciences expérimentales, d’abord niée mordicus par tous les gouvernements des pays industriels les plus salement pollueurs, les plus gigantesquement destructeurs de leur nature, de leur air, de leurs sols, de leurs eaux, de leurs animaux, de leurs populations. Quand leur hypocrisie et leur mensonge ne trompaient plus personne, ils se sont mis à organiser, à contre-coeur, des Conférences internationales et à nommer des Ministres en charge de l’écologie. Eux, socialement, ils sont tous, à quasiment 100%, des urbains, des privilégiés de l’arbitraire de la naissance et de la fortune, des héritiers du capital financier, social, culturel, donc des responsables DIRECTS des dégats de l’industrie chimique, textile, pétrolière, manufacturière, agro-alimentaire, sidérurgique etc. Ils n’ont suivi leurs cursus scolaires et universitaires d’élite qu’en raison de leur place dominante dans le système d’hyper-production et d’hyper-consommation. Eux-mêmes ne mettent pas les mains dans le cambouis, ne touchent pas à un moteur, ne cousent pas la poche d’un jean, ne traitent pas le client mécontent de la banque. Eux, ils possèdent l’usine, règnent sur le conseil d’administration de la multinationale globalisée, président la banque. Ils sont, de fait, les plus mal placés pour faire cesser leurs erreurs. Ils sont une infime minorité qui décide pour d’énormes majorités, mais se débrouillent pour magouiller leur maintien en place à n’importe quel prix, celui de la force illégale ou légale, celui du mensonge, de l’hypocrisie, du déni. Ils sont ceux qui font leur fortune sur l’extermination systématique du vivant, de la plus humble bactérie au plus noble fauve.

Ils veulent de la croissance, toujours plus de croissance. Supposés hyper-intelligents, ils semblent n’avoir pas clairement compris que nous sommes 7 milliards à habiter une terre qui à vitesse grand V se désertifie, dont les glaces fondent comme un glaçon au soleil, dont l’atmosphère se dégrade jour après jour, dont les sols s’épuisent, dont les espèces disparaissent à un rythme supérieur à tout ce que l’univers avait connu auparavant. Quand c’est « la crise » en 2008, crise provoquée et gérée de bout en bout par l’avidité et la tricherie systématiques de ces gens bien-nés, bien-fortunés et bien-formés, ils décident, non moins systématiquement, en France comme en Allemagne comme aux États-Unis, de distribuer les fonds publics à tous les coupables, qui sont d’ailleurs les autres membres de leurs familles, leurs frères et sœurs, leurs maries et leurs femmes, leurs parents et leurs enfants. Ils décident de subventionner l’industrie automobile à coups de milliards de dollars et d’euros, pour causer plus de pollution de l’air, plus de pollution des sols. Ils veulent plus d’extraction de pétrole, ils veulent plus de véhicules polluants en circulation, ils veulent plus de containers géants débarqués dans des ports automatisés branchés sur des centrales nucléaires ou au charbon.Ils veulent relancer la croissance grâce à l’économie « verte ».

Ils dirigent ces 20% de gens qui gaspillent 80% de ce que la terre produit. Ils gèrent l’épuisement en 6 mois de ce que la terre produit en un an. Ils veulent aller plus vite, plus forts, plus loin. toujours, tout le temps.

Ils sont des obèses de 220 kilos, emmurés vivants dans leur graisse, et qui nous perfusent tous et nous gavent, même nous les maigres, de leur jus de cholestérol, de leur pisse de bedaine malade d’hypertrophie. Ils nous rendent systématiquement aussi malades qu’eux.

Pourtant, il est très simple, très facile, de se passer d’eux et de les condamner à dégonfler et à descendre de leur nuage contaminé. Il est facile et simple de les ruiner, de les détrôner, de leurs couper les vivres, de les empêcher de nuire.

Il suffit de retirer notre argent de leurs banques, il suffit de faire décroître nos consommations hypertrophiées, de manger des légumes d’hiver quand c’est l’hiver et d’été quand c’est l’été, il suffit de n’éclairer et chauffer que la pièce où l’on est, il suffit de prendre les transports en commun sans posséder de véhicule polluant, il suffit de ne pas travailler pour eux, ils suffit de ne pas voter pour eux, ils suffit de ne pas écouter leurs délires de croissance infinie jusqu’à extinction de toute vie sur terre, il suffit de protéger en nous la vie qu’ils agressent, il suffit de partager les ressources partageables.

J’ai 35 ans. Je n’ai presque jamais officiellement travaillé, et jamais en tant que salarié. Je n’ai jamais eu faim ni froid, j’ai toujours eu une pièce à moi pour vivre, créer, apprendre, aimer, subvenir à tous mes besoins. J’ai eu de nombreux moments de bonheur physique et moral, tout en vivant en permanence sous ce qu’ils appellent le seuil de pauvreté, qui ne ressemble en rien à la pauvreté, car on n’est pas pauvre quand on mange à sa fin, dort tout son saoul, fait l’amour quand on veut, occupe son temps à développer son esprit, on est très riche au contraire, riche de vie et riche d’humanité. Je n’ai jamais conduit ou possédé de véhicule motorisé personnel, même pas un scooter, pourtant je me suis déplacé et avec moi toutes mes affaires (j’ai besoin de peu de choses, c’est seulement quelques mètres carrés de matière qui me suffisent amplement) de ville en ville, Chaumont, Grenoble, Nancy, Montpellier, Lille, Marseille, Berlin. J’ai ainsi vécu dans des endroits qui se trouvent à des milliers de kilomètres les uns des autres, sans payer aucune assurance, aucune taxe d’Etat, sans renflouer les caisses des constructeurs automobiles, des agences de publicité qui les promeuvent, des gouvernements qui les subventionnent. Je ne porte qu’un minimum de responsabilité dans leur politique généralisée de destruction de la vie sur terre. Je fais tout ler este de ma vie de la même manière, soit en partageant des ressources, soit en les fabriquant moi-même, soit en me passant de tout ce qui me nuirait indirectement  – le travail aux ordres de quelqu’un d’autre nuirait fondamentalement à ma liberté d’opinion et d’expression, je m’en abstiens donc et n’en fais qu’à ma tête, sans ressentir aucun conséquence négative de mes choix de « simplicité volontaire« .

Vous pouvez quitter votre travail salarié s’il vous stresse, s’il ne vous épanouit pas. Vous pouvez garder votre épargne chez vous en liquide pour éviter qu’ils ne l’investissent dans des machines de mort. Vous pouvez manger des légumes d’hiver l’hiver et des légumes d’été l’été. Vous pouvez recycler ou échanger vos vêtements. Vous pouvez garder votre temps pour faire ce que vous aimez faire. Vous pouvez boycotter toutes les élections et vous passer de ces dirigeants qu’on dit d’élite comme on parle de tireurs d’élite – les tueurs restent des tueurs, même les tueurs indirects, même les responsables irresponsables, même les délégués des peuples qui ne travaillent que pour eux-mêmes. Vous pouvez ignorez totalement les entreprises et leurs produits destructeurs. Vous pouvez laver les plats sans détergents, l’eau claire un peu chauffé suffit à dissoudre toute saleté et le système immunitaire expérimenté du corps humain n’a pas peur des bactéries ordinaires, même si certes il ne résiste pas aux antibiotiques occidentaux qui le rendent malade et cancéreux. Vous pouvez cultiver, fabriquer, produire vos biens vous-mêmes, et en tirer la fierté et la satisfaction qui en découlent. Il n’y a besoin d’aucune loi d’Etat, d’aucun pouvoir politique spécial, d’aucune réforme économique d’ensemble, d’aucune réforme financière globale. Les choses ne peuvent pas changer par le haut dès lors que ce sont précisément les élites qui sont les responsables et les bénéficiaires de la crise écologique et des solutions idiotes et contre-productives qu’ils font mine devant les caméras d’y apporter tout en faisant exatement le contraire une fois rentrés dans leur bureau au sommet de la tour de verre ou du bâtiment bourgeois à colonnades pseudo-grecques.  La révolution écologique n’a même pas besoin d’EELV, de Jean-Vincent Placé, de Noël Mamère, de Daniel Cohn-Bendit, de josé Bové, de Dominque Voynet, de Cécile Duflot. Il n’y a pas besoin d’intermédiaires et de décideurs pour vivre le plus possible en harmonie avec l’air et le soleil, avec les bactéries et les plantes.

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